mardi 26 mai 2009

Le Jeu de Go


Originaire de Chine, le jeu de Go oppose deux adversaires qui placent, à tour de rôle, des pierres noires et blanches sur un échiquier, appelé goban, tentant ainsi de contrôler le plan de jeu en y construisant un maximum de « territoires ». Chaque pierre représente un soldat, les soldats encerclés deviennent des prisonniers. Le goban est une grille de 19 lignes horizontales et 19 lignes verticales, soit 361 intersections. Il existe aussi des gobans de 13x13 ou 9x9 lignes.
Le jeu de Go jouit d'une grande popularité en Chine, en Corée et au Japon. Dans le reste du monde, où sa découverte est récente, sa notoriété va également croissante. Son succès tient autant à la simplicité de ses règles qu'à sa grande richesse combinatoire et sa profondeur stratégique.

En 1997, pour la première fois, un ordinateur battait aux échecs le champion du monde, Garry Kasparov. Le jeu de Go, quant à lui, était jusqu'il y a peu un domaine réservé à l'homme. Plus complexe que les échecs avec plus de 10600 possibilités de jeu, soit plus que le nombre de particules de l'Univers, le jeu de Go représente une remarquable école de stratégie. Dans ce jeu où la supériorité de l'homme était très large, l'ordinateur a réussi à se hisser au niveau d'un joueur professionnel de Go.

Dans le cadre de l'exposition "Numériquement vôtre", le programme informatique MoGo de l'Inria (Institut National de Recherche en Informatique et Automatique), défie Catalin Taranu, le champion d'Europe en titre du jeu de Go.
En 2007, 2008 et 2009, la machine a déjà remporté des matchs contre des professionnels, mais jamais sur une partie complète (4 matchs de 30 min).


Le Go, par sa complexité constitue un problème test étudié par les chercheurs du monde entier (Canada, Japon, France, Belgique, Etats-Unis, Chine...). Grâce à MoGo,
un programme informatique développé dans les laboratoires de l'Inria, les chercheurs étudient et améliorent les méthodes automatisées de prise de décision. Le logiciel employé est basé sur des technologies novatrices, utilisables dans de nombreux domaines, en particulier l'économie de ressources, cruciale pour les problèmes environnementaux.
Ainsi, poser une pierre dans une partie de Go serait analogue au choix du mode de production d'électricité (hydroélectricité, nucléaire, éolien, ...) ; l'incertitude sur le coup de l'adversaire serait analogue à l'incertitude sur la consommation électrique : en fonction de la météorologie, des choix des usagers... MoGo permet l'étude de ces paramètres grâce aux techniques suivantes :
- la simulation aléatoire qui consiste pour le logiciel à simuler des milliers de parties par seconde ;
- l'amélioration en temps réel des simulations : au fur et à mesure des parties simulées, MoGo réanalyse et parcourt l'ensemble des possibilités de jeu qui se présentent à lui pour affiner sa stratégie ;
- d'autres techniques lui permettent de tirer partie de ses défaites.